Dans le sud-est de la France, le mois de mai a été particulièrement pluvieux, conduisant à un excédent d’eau sur nos sols. Cela signifie que la quantité d’eau tombée est plus importante que ce que le sol peut absorber, conséquence d’un territoire trop habitué aux sécheresses. Dans le Var notamment, cet excédent dépasse 60%.
Mais haute humidité ne veut pas dire fin de la sécheresse. Les nappes phréatiques continuent d’afficher un niveau plus bas que d’habitude.
Malgré les chutes d’eau, l’indice d’humidité reste à un niveau record bas. Une situation préoccupante dans la perspective d’un été plus chaud que la moyenne.
En réalité, l’efficacité de la pluie dépend du moment où elle survient. Dans le schéma ci-après, lors d’une année « normale » (2019), la pluie tombe durant la « période de recharge ». C’est le moment idéal pour recharger les nappes, car cela correspond au fonctionnement cyclique de la nature.
Cependant, cela ne résout pas le problème de la sécheresse qui est un phénomène complexe.
Cela signifie que si les mois d’octobre à février sont secs, mais que les précipitations surviennent plus tardivement, comme en mai et en juillet, la recharge des nappes phréatiques ne peut pas se produire pour plusieurs raisons :
-Tout d’abord, l’eau profite en premier lieu à la couche superficielle, c’est-à-dire à la végétation.
-Ensuite, la chaleur et la croissance de la végétation entraînent une évaporation de plus de 70 % de l’eau.
-Par la suite, l’eau doit recharger la couche intermédiaire comme une éponge, même si celle-ci est restée asséchée pendant plusieurs mois (vous pouvez visionner la vidéo à ce sujet).
-Enfin, l’eau peut finalement atteindre les nappes phréatiques.
En juin 2023, nous nous trouvons donc dans une situation où les pluies abondantes de mai et de juin ne compensent que partiellement le déficit enregistré au cours des quatre premiers mois de l’année.
Une vidéo pour tout comprendre au phénomène :